Terminus, tout le monde descend ▬ (ft. eléa)

© : Camille (moi) inscrit depuis le : 04/06/2009 âge : 25 pouvoir : Empathie

terminus, tout le monde descend
(liz&eléa)

- "(...) Union Station, DC, terminus du train. Tous les voyageurs sont invités à descendre (...)"

Liz se réveilla en sursaut. L'arrière de son crâne heurta violemment le cadre métallique de la fenêtre à laquelle elle était à moitié adossée. Sous le choc, elle cligna plusieurs fois les yeux et fit une petite grimace. La jeune femme massa ensuite l'arrière de sa tête endolorie d'une main, tout en appuyant sur le bouton central de son iPod de l'autre afin de vérifier l'heure. 17h25. Le train avait plus de quatre heures de retard, suite à un contretemps à Toledo. A ce qu'elle avait pu comprendre, quelques imbéciles avaient joué aux petits saboteurs ce qui avait attiré quelques policiers. Ces derniers avaient jugé utile d'aller interroger les voyageurs, ce qui avait causé à la jeune femme une belle frayeur. Plus de peur que de mal. Liz avait même réussi à fermer l'œil pendant quelques heures, suite à l'incident. C'est d'ailleurs encore légèrement dans les vapes que la jeune femme jeta un regard autour d'elle. L'homme assis, ou plutôt affalé en face d'elle était encore endormi, et il n'était pas nécessaire d'être empathe pour deviner qu'il faisait un rêve très agréable, à la vue du filet de bave qui était sur le point de se détacher du coin de sa bouche sur laquelle se dessinait un sourire niais. Liz esquissa une moue de dégoût, puis décolla son dos du siège et s'étira légèrement.

Le calme avant la tempête. Même si les voyages en train n'étaient pas à chaque fois de tout repos, ils constituaient la plupart du temps une parenthèse de calme dans la vie tourmentée de la jeune femme. Dans quelques minutes, elle descendrait de l'appareil et devrait à nouveau guetter les regards la dévisageant, les attitudes suspectes, les hasards malencontreux. Une paranoïa justifiée, mais un tantinet excessive. Certes, son voisin de fauteuil pourrait très bien être un agent du FBI, mais il y aurait alors très peu de chances qu'il s'agisse d'une coïncidence totalement fortuite comme cela est susceptible de se produire à l'extérieur. Les membres du gouvernement prennent rarement le train. En effet, le réseau ferroviaire du pays laisse plus ou moins à désirer, et la majorité des américains ayant les moyens de le faire prennent l'avion. C'est d'ailleurs une des raisons qui poussait la jeune femme à privilégier le rail au ciel. Tout en se levant, Liz en profita pour donner un coup sur l'épaule de l'homme en plein rêve érotique.

- Monsieur?? ... MONSIEUR!

- Hein?

- On est arrivé...

La jeune femme détourna le regard avant que son interlocuteur n'ait la brillante idée de ravaler sa bave. Elle se saisit de son sac à main, se dirigea vers la porte du train, puis posa enfin la semelle de ses escarpins sur le quai de la gare de la capitale. Elle ne savait pas combien de temps elle resterait dans la ville, mais elle était contente d'y arriver. Après une journée entière passée dans un train, ses jambes étaient légèrement flageolantes et sa démarche s'en ressentait. De plus, elle avait incroyablement faim. Il fallait absolument qu'elle se mette en quête d'une quelconque nourriture. Elle pourrait avaler n'importe quoi. La jeune femme partit donc à la recherche d'un met rassasiant et aussi économique que possible.

L'architecture de la gare, qui avait été construite au début du siècle pour être la porte de la ville, était assez remarquable. Ce n'était pas la première fois que la jeune femme foulait le sol de cet édifice, mais à chaque qu'elle parcourait ce chemin, elle était impressionnée par l'aspect imposant et néo-classique des lieux même si, en cette fin d'après-midi, elle ne pouvait guère en estimer la superficie. En effet, les voyageurs étaient venus en foule ce qui arrangeait plutôt Liz, même si cette affluence était nécessairement synonyme de présence policière renforcée. La jeune femme repéra une cafétéria au loin, et s'y dirigea. Elle n'était pas loin de l'entrée du métro et devait à présent rester sur ses gardes. A l'extérieur, elle n'aurait pas hésité à mettre ses lunettes de soleil. Mais le faire ici ne ferait qu'attirer l'attention sur elle. La jeune femme commençait à s'y connaître en matière de cavale, et ce type de règles extraites du manuel de la parfaite fugitive avaient l'avantage d'être applicables partout. Nouvelle ville, même refrain.

© : Acide Edulcoré inscrit depuis le : 04/06/2009

La gare de Washington était assez peuplée à cette heure-ci. Ce n'était d'ailleurs pas tellement étonnant vu l'heure. Ce que je faisais ici ? J'observais. J'observais tous ces gens autour de moi, connus, inconnus surtout. Dans ce genre d'endroits, il y avait toujours de tout d'ailleurs : des pauvres, des classes moyennes, des femmes, des hommes, sûrement même ces fichus mutants. Cela était d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais été envoyée en surveillance ici. Mes supérieurs avaient en effet des soupçons sur la gare, comme lieu de transit de mutants. Alors, grâce à tout mon talent, je fouillais la foule des yeux, me faisant passer pour une personne normale.

Je m'étais métamorphosée il y a peu en contrôleuse de la gare d'ailleurs, et quelques personnes m'arrêtaient parfois pour me demander des informations, ce que je leur fournissais avec indifférence. Cela n'était pas la première fois que je venais ici, loin de là, ce qui expliquait que je puisse ainsi les aider. Je n'étais pas concentrée sur les perdus après tout, uniquement sur mes proies. Et puis... Je m'aimais pas les missions de surveillance, préférant au contraire l'action des emprisonnements, voire des tortures pour les faire avouer leurs crimes. Qu'ils soient vrais ou imaginaires ne m'intéressait cependant aucunement : il fallait juste pouvoir les accuser d'un délit pour qu'ils soient emprisonnés et surtout tués dans l'ombre des caméras. Je savais que toutes les personnes normales qui m'entouraient n'avaient pas ce genre de préoccupations vu qu'elles ne connaissaient même pas l'existence de personne aux pouvoirs surnaturels.

*Quelle population stupide, ma foi... Ils se plaignent des problèmes du quotidien alors qu'il y a des choses bien plus graves... *

Il fallait dire que c'était tout à fait normal que je pense cela : j'étais issue d'une famille riche, née avec une cuillère d'or dans la bouche. Jamais je n'avais eu à prendre le réseau ferroviaire et je ne m'en plaignais pas, vu l'état dans lequel il était. Je préférais encore l'avion, même si j'étais bien plus à l'aise les deux pieds sur la terre ferme. Je n'avais certes pas tant de nouvelles d'eux que cela, mais mon compte bancaire rempli me suffisait largement à pourvoir à mes besoins. De ce fait, je ne passais pas mon temps à être ébahie par la splendeur du hall de gare avec cette architecture classique.

J'observais donc cette foule grouillante lorsque mes yeux furent attirés par une demoiselle. La suivant du regard, je m'aperçus qu'elle allait certes vers une cafétéria, mais qui semblait être attentive aux gens autour d'elle, comme si elle se méfiait. C'était le genre de personnes cherchant à éviter l'attention, tout comme une mutante le ferait. Souriant légèrement d'un air satisfait, je m'avançais à mon tour vers cette cafétéria, me faufilant donc derrière la jeune brune. Il fallait maintenant que je trouve un endroit pour me cacher, ce qui fut rapidement fait lorsque j'aperçus une alcôve dans le lieu de restauration d'où seules les personnes placées d'une certaine manière pourrait me voir. Saluant tel une habituée dans mon rôle d'employé de la gare les caissières, je m'y installais donc pour me transformer quelques minutes en cette fameuse jeune femme. Oui... A ne pas en douter, je sentais une once de pouvoir dans son corps, sans pour autant savoir de quel genre de don il s'agissait. Il me fallait donc un plan pour l'approcher et provoquer ce don...

Reprenant donc mon apparence de contrôleuse de gare, j'aperçus ma cible à une table et repérais le plateau posé dessus qui dépassait largement. Marchant donc rapidement vers la sortie, et donc passant près d'elle, je fis basculer le plateau au sol, me retrouvant par la même occasion avec une tache sur mes vêtements bleus foncés.

Vous ne pouviez pas faire attention ! Alala, ces voyageuses, toujours pressées et maladroites au point de ne pas savoir placer un plateau ! Enfin... Je vais vous en repayer le contenu.

© : Camille (moi) inscrit depuis le : 04/06/2009 âge : 25 pouvoir : Empathie

- Un cheeseburger et une eau gazeuse à emporter s'il vous plaît.

- C'est sur place uniquement mademoiselle.

- Bon, mettez-moi de la salade avec le cheese alors...

Liz fit claquer ses ongles sur la surface du comptoir. Elle était nerveuse et manquait de sommeil. De plus, elle n'avait pas pris de véritable repas depuis plus de 24h et avait l'impression qu'elle ne tarderait pas à s'évanouir si elle n'avalait pas quelque chose. Ces divers manques lui jouaient des tours, et elle n'arrivait pas à diriger spécifiquement son empathie vers une personne donnée. Son pouvoir se déclenchait de façon assez anarchique, lui provoquant de sérieuses céphalées, ou restait silencieux. Liz devait se restaurer. Elle refrénait d'ailleurs son envie de sauter par dessus le bar et de se jeter sur les pâtisseries qui attiraient son regard, trônant fièrement dans la vitrine située en face d'elle. Enfin, après plusieurs minutes d'attente, un serveur lui apporta son assiette et la posa sur son plateau. La nourriture avait l'air exquise, et la jeune femme n'avait qu'une seule hâte: la dévorer. Elle se dirigea donc vers la salle principale.

Liz sentit soudain que le malaise vagal la guettait, et se jeta donc sur la première table venue, posant son plateau de façon totalement maladroite tout en s'affalant sur sa chaise. Elle attrapa son cheeseburger à la main, et croqua à pleines dents dedans. Sa grand-mère paternelle l'aurait probablement tuée si elle l'avait surprise en train de manger de la sorte. En effet, issue de l'aristocratie anglaise, elle était très pointilleuse sur le protocole ainsi que sur les bonnes manières. Liz, elle-même, utilisait instinctivement ses couverts. Mais une urgence restait une urgence. De plus, il fallait avouer que se nourrir aussi sauvagement avait quelque chose d'assez jouissif. Liz reposa son burger dans son assiette et se cala confortablement contre le dossier de sa chaise. Le voile noir qui troublait sa vision commençait doucement à se dissiper. Elle ferma un instant les paupières et souffla lentement. Elle fut brusquement ramenée à la réalité par un bruyant fracas. Ouvrant les yeux, elle réalisa le petit désastre qui venait de se produire. Une contrôleuse avait vraisemblablement renversé son plateau, dont le contenu avait été déversé sur le carrelage, et arrosé par son verre d'eau qui s'était brisé en plusieurs morceaux.

Liz releva les yeux. La contrôleuse n'était pas confuse. Au contraire, elle semblait rejeter la faute sur elle. La jeune femme ouvrit la bouche, avant de la refermer quelques secondes plus tard. En temps normal, elle n'aurait pas hésité à lui servir une petite remarque bien piquante. Toutefois, étant donné les circonstances, Liz était consciente qu'elle avait plus qu'intérêt à faire profil bas et à éviter tout scandale. Elle esquissa donc un sourire légèrement forcé tout en jetant un œil à son repas qui tapissait à présent le sol de la cafétéria.

- Non, ça ira. J'ai plus faim de toute façon.

Le ballet des agents d'entretien se mit aussitôt en route, et un employé ne tarda pas à venir ramasser la nourriture qui gisait à terre, emportant avec lui son délicieux cheeseburger. Bien évidemment, elle mourait encore de faim. Cependant, elle n'avait pas pour habitude d'accepter ce genre d'offres. De plus, sa méfiance l'encourageait encore moins à le faire. Liz se leva afin d'être à hauteur de son interlocutrice, désignant du menton ses vêtements localement imbibés de gras.

- Navrée pour cette tâche..