Déprime sur un banc {Jordane

Le personnage de Caïn était plutôt optimiste, rieur et blagueur, il avait ce besoin fondamental de rire, surtout qu’il avait ce besoin énorme de s’exprimer ainsi, même dans ses compositions il avait pour habitude de traduire sa gaieté, mais depuis la mort de son compagnon, il a eut une période assez noire ou il a sentit encore ce moment ou son corps chavirait totalement, il n’a pas sombré dans l’alcool ou dans la drogue, mais il c’est énormément refermé sur lui-même, 11 ans qu’il partageait tout et qu’ils étaient complices, et ce cancer lui a pris la vie tellement précieuse, et en ce sens Caïn veut protéger la vie, il était venu aujourd’hui, jour de grand soleil pour justement parler à quelqu’un, il avait besoin de parler à sa cousine Jordane, une cousine assez proche de lui, et il aimerait pouvoir parler de son frère qui est son véritable combat dans sa vie, il voudrait le retrouver par un moyen ou par un autre et donnerait beaucoup pour le retrouver. Mais il n’a jamais su par ou commencer, cela fait 6 ans, ils étaient venus sur New York ensemble, et savait que l’un sans l’autre il n’arriverait à rien.

Jordane pourrait peut-être lui donner des réponses, il a toujours rejeté l’idée que son frère avait un don et ne l’avait jamais accepté, il avait tenté de lui expliquer, maintenant des choses étranges lui reviennent en mémoire des événements du passé, mais il ne savait pas comment les dire, son frère gardait cela comme un secret et c’était la seule piste qu’il n’avait pas encore exploré, la seule piste qui lui permettrait de mettre la main sur lui. Il ne comprenait pas encore quoi, et il ne savait pas encore comment, il ignorait tous de ces gens qui avaient un don, mais c’était renseigné, il existerait même des traqueurs, mais il ne comprenait pas tout. Il était concertiste, il faisait salle comble tous les soirs dans la salle de théâtre ou il jouait pour le moment, et seul un piano était posé dessus. Il était un artiste qui vivait un peu dans son monde mais depuis peu il en sortait.

Il tourna son poignet et d’un regard bref il regarda sa montre, il devait y avoir un endroit sensiblement clair et en public pour se parler, mais assez intime, il connaissait Central Park par cœur et c’était prêt de la marre au canard qu’il lui avait donné rendez vous, il portait un jean, une chemise blanche, et une veste en velours noir assez longues. Avançant avec des grandes enjambées de grands arbres venaient encadrés la scène, il trouvait cela agréable. De sa poche de cotés il sortit une cigarette de son paquet de « News », il la tapota sur le dos de sa main d’un petit geste vif et ensuite arracha le filtre, le jetant un peu plus loin, ça dépendait des fois, mais là il avait besoin de fumer la cigarette pas seulement du tabac qui traverse ce filtre orangé. Il la coinça entre ses lèvres, il sortit le beau briquet en argent de son frère et l’alluma, ensuite il s’approcha de cette fameuse mare aux canards ou il n’y avait personne, Central Park c’était une place naturelle énorme au milieu de New York, mais c’était son endroit préféré quand il venait composer.

Il réfléchissait encore à son devenir, à des personnes qu’il avait rencontré, aux échanges qu’il avait eut, il essayait de ne montrer en rien de sa tristesse dans ses yeux, se demandant s’il retrouverait cette joie de vivre. Son compagnon l’avait soutenu à la disparition de son frère, il l’avait soutenu, alors que quand lui était mort il avait retrouvé en sa cousine Jordane aussi un réconfort, la blessure n’était pas encore refermée mais il se doutait qu’elle allait rester encore quelques temps, il se disait que le lendemain serait autrement composé, quand il vit deux cygnes en train de se chaparder pour un poisson avec des plumes qui volent partout il se mit à sourire, il trouvait ce spectacle vraiment amusant et aimerait voire lequel allait gagner. C’était étrange, il devait y avoir d’autres poissons mais pourtant il voulait tous les deux le même. C’était amusant et en retirant la cigarette de sa bouche, les doigts légèrement repliés, le visage pas rasé depuis deux ou trois jours, ce spectacle lui faisait du bien, pouvoir rire, c’était ça le vrai secret pour être heureux. Il entendit un bruit de pas derrière lui et savait qu’il allait avec une personne qu’il appréciait.