Caïn arriva sur scène, ne portant qu’un costard, un nœud papillon l’étouffait un peu trop au niveau du cou, et ses yeux bleus se posèrent sur la salle, de gens qui avaient le regard fixés sur lui, de dames bien habillées, d’hommes qui étaient habillés sur leur 31, tous n’étaient pas venus pour le regarder, son physique n’était pas important, c’était l’entendre le plus important. Caïn avait composé la musique de l’ensemble de son spectacle, il voulait faire voyager chacune des personnes dans ce fameux concert nommé « Paradis exotiques », il avait ce stress comme à chaque fois, de sentir les yeux sur lui, et de savoir qu’il n’avait pas le droit à l’erreur, il laissa alors glisser ses doigts, pour la musique, certaines demandaient la présence de joueur de violons, une partie fut chantée par un baryton, et il aimait pouvoir se défouler sur les touches, évoquaient des moments d’émotions au travers de triolet, de croches et de noires. Ses longs doigts défilaient le long des touches alors que lui était assis droit sur son tabouret, une dextérité à toute épreuve, et enfin les derniers accords se prononcèrent. Et ce fut la fin du concert, il se leva, devant des tonnerres d’applaudissement la salle entière c’était levée, et il souriait, soulagé d’avoir pu apporté ce soupçon de bonheur et de plaisir. Ensuite le rideau tomba sur lui, il y eut même un rappel, et il joua un morceau qui n’était pas inédit. Mais agréable, son préféré celui-ci était particulier, il l’avait créé pour son compagnon au moment ou il était encore en vie. C’était un morceau doux qui se nommait « Volupté », étrange nom, mais son compagnon avait adoré à l’époque, entraînant, et gaie, comme sa musique à part la période sombre qui succéda la mort de son compagnon, sa musique fut terne et funéraire.
Mais maintenant elle évoquait de nouveau le chant des oiseaux. Il se leva, et encore des applaudissements, et il pu quitter la scène avec remords, chaque soir, il ne voulait pas, il pourrait continuer à jouer encore pendant des heures, voire des jours sans s’arrêter. La musique était sa vie, et elle lui donnait bien. En arrivant dans sa loge, comme à son habitude il voulait qu’il n’y ait personne, il retirait sa veste, qu’il mettait soigneusement sur son cintre, et enfin il se démaquillait, les projecteurs demandaient d’être maquillé, il ouvrit sa chemise, laissant entrevoir son torse, comme à chaque fois il avait chaud et avait besoin de respirer.
Et enfin il s’allumait un cigare et prenait un doigt de brandy dans un verre, il avait bien entendu un piano dans sa loge, un piano à queue mais blanc, il se laissa tomber dans son fauteuil tandis que la fumée montait peu à peu dans la pièce, il était dans un état d’extase, il avait demandé à ce qu’on ne le dérange pas, il aimait le silence après le spectacle, cela lui évoquait tellement. Mais on frappa à sa port, il eut un regard noir, jamais on ne devait le déranger, mais n’étant pas quelqu’un de méchant, et ne voulant pas faire sa star capricieuse, il dit d’une voix qu’il tentait d’avoir joyeuse un.
« Entré. »
Se demandant si son manager ne voulait pas encore rajouter des dates, il en avait déjà trop, il aimerait pouvoir commencer son prochain spectacle, et cette fois il voulait composer un opéra entier, sa musique créant un décor, les acteurs, voire les chansons, une histoire d’amour compliquée, entre un ange et un représentant du diable, créer un équilibre. Mais encore là son manager ne le lui laissait pas beaucoup de temps. Si Eric rentrait il l’enverrait gentiment promené, mais quand il vit la porte s’ouvrir timidement il se dit que cela ne devait pas être son manager, mais quelqu’un d’autre. Mais qui ?
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Dim 7 Juin - 23:31
